L'abbaye « Saint-Pierre » de Moissac est un voyage dans l'histoire, dans l'art et dans la spiritualité du Moyen Âge. A 70 kilomètres de Toulouse, au bord du Tarn, en région Midi-Pyrénées et dans le département du Tarn-et-Garonne, ...
se trouve l'abbaye dédiée à Saint Pierre. Un bijou unique, devant lequel on se perd dans le passé, on se retrouve dans une dimension plus profonde et on regarde l'avenir avec un regard nouveau.
Aujourd'hui, l'abbaye est aussi une étape sur le chemin qui mène à Saint-Jacques-de-Compostelle et une étape « obligatoire » pour les pèlerins venant du nord et de l'est de l'Europe, notamment d'Allemagne, de Hollande et de Belgique. Avec l'inscription du Chemin de Compostelle sur la liste de l'UNESCO en 1998, le cloître et la majestueuse entrée romane de l'abbaye de Moissac sont également devenus un site du Patrimoine mondial. En France après la Révolution, qui entraîne en 1790 la vente des bâtiments comme bien national, l'intérêt pour l'abbaye connaît un regain au XIXe siècle, lorsque le cloître et l'église entrent sur la première liste des Monuments Historiques de France. Mais à la même époque, l'ensemble architectural de l'abbaye est endommagé avec la destruction du réfectoire médiéval, provoquée par la construction de la voie ferrée Bordeaux-Sète.
Les sources historiques et archéologiques ne permettent pas de faire remonter la construction de l'abbaye à une période antérieure au VIIIe siècle, en pleine époque carolingienne. Cependant, une légende, transmise par les moines qui y vivaient, rapporte que la première structure fut construite au VIe siècle, sur ordre du roi Clovis. Dans la seconde moitié du XIe siècle, l'abbaye fut annexée à l'ordre de Cluny et en 1100 l'abbé Ansquitil fit construire le cloître, une des merveilles de l'art roman. Le cloître est composé de 76 piliers avec des chapiteaux historiés qui racontent la Création et des autres épisodes bibliques ou vies des saints, et des chapiteaux décoratifs avec des feuilles d'acanthe, des palmiers et des animaux.Au XIIe siècle, le monastère accueillait une centaine de moines, voués à la prière et au travail, selon la Règle de Saint Benoît. Ils s'occupaient de travaux manuels et de copies de documents religieux et profanes, qui transmettaient un précieux héritage culturel. Aujourd'hui, la Bibliothèque Nationale de France conserve 120 manuscrits, achetés par Jean-Baptiste Colbert, ministre du roi Louis XIV.Le majestueux portail d'entrée de l'abbaye a été construit peu après le cloître et la partie supérieure, dite tympan, offre l'une des visions de l'Apocalypse de saint Jean et représente le retour de Jésus sur Terre. L'église a subi plusieurs reconstructions, comme en témoigne la même structure architecturale construite à différentes périodes historiques. La partie inférieure en pierre date du XIIe siècle, tandis que les parties supérieures en brique, de style clairement gothique, datent du XVe siècle. En 1626 le monastère fut sécularisé et les moines devinrent chanoines, c'est-à-dire des religieux laïcs qui n'habitaient plus l'abbaye. Par la suite l'histoire du monastère fut marquée par la Révolution française et la renaissance au XIXème siècle.Se rendre aujourd'hui à Moissac et s'arrêter devant l'abbaye ou dans le cloître est une expérience exceptionnelle, que chacun peut vivre, quelles que soient ses convictions religieuses. Croyant traditionnel et athée, croyant à la spiritualité contemporaine complexe et indifférent aux valeurs de l'esprit, personnes cultivée et personnes simple de culture modeste, chacun peut vivre des moments magiques à Moissac. Des moments qui parlent à l'esprit mais surtout au cœur. C’est la magie de la France que beaucoup ignorent, mais qui est à l’origine de l’Europe moderne rêvée par les Pères Fondateurs. (Felice d'Adamo)